Antoinette Fouque
Universitaire, docteur en sciences politiques, et cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1968, Antoinette Fouque a également été députée au Parlement européen de 1994 à 1999 (élue au nom des radicaux de gauche). Elle a publié deux ouvrages clés de la pensée contemporaine : Il y a deux sexes – Féminologie I (1995) et Gravidanza – Féminologie II (2007).
Psychanalyse et politique
Pionnière d’un post-féminisme anticipant les débats quant à la nature de la démocratie sur fond de mondialisation, éloquente face aux défis du monde, à la tribune du Parlement européen ou au sein d’ONG, la théoricienne Antoinette Fouque tient une place singulière dans le paysage intellectuel français par la multiplicité de ses apports. Psychanalyse, politique, philosophie, écriture, édition (Éditions des Femmes) sont autant de champs pour son engagement encyclopédique – et non pas simplement éclectique –, dans sa volonté de tisser un nouveau contexte pour l’action en théorisant sur le vif, en alliant distance conceptuelle et immédiateté de la prise de conscience, temps long de la réflexion et temps court de l’actualité mouvante.
À la psychanalyse, Antoinette Fouque a posé une question décisive, jusqu’alors éludée : qu’est-ce qu’une femme ? Ce point d’interrogation rouvrait la forclusion du point final illustrée par l’affirmation de Jacques Lacan : « La femme, ça n’existe pas. Il n’y a qu’une libido et elle est phallique. » À demande iconoclaste, réponse innovante, grâce à une œuvre montrant qu’il existe une libido utérine – véritable libido creandi – ; une œuvre démontrant que la procréation, loin de s’opposer à la création, est le modèle d’une véritable « géni(t)alité » en même temps que le ressort caché de la misogynie à travers le concept de l’« envie d’utérus » – processus consistant à dénigrer ce (celle) qu’en réalité on envie. « Larousse »
3 émissions :
Antoinette Fouque (2/5)
Antoinette Fouque (3/5)
Photo de Paris Match