Article rédigé par Erika Dupas, étudiante en Master de Psychologie, option neuroscience clinique, à l’Université de Fribourg en Suisse.

J’écris ces lignes aujourd’hui pour témoigner de mon vécu par rapport à la sélection en master de Psychologie. J’ai validé ma licence de Psychologie à l’Université de Caen Normandie il y a maintenant 3 ans. Nous n’étions, du moins pour ma part, pas réellement préparés à l’étape cruciale de l’entrée en master et je le regrette. C’est aussi pour cette raison que je témoigne, pour vous encourager à mettre toutes les chances de votre côté et ce, dès la première année universitaire. En tout état de cause, j’ai validé ma licence avec à peine 12 de moyenne et cette note m’empêchera d’intégrer un master en France…


Choisir son orientation


C’est à partir de la L2 que j’ai songé à poursuivre en neuropsychologie. Cette discipline était à mes yeux la plus complexe et la plus fascinante de toutes les branches de la psychologie. Aimant le challenge personnel, je me suis naturellement tournée vers cette voie. Je n’ai à aucun moment douté de mon orientation. J’étais sûre de moi, je voulais intégrer un master de neuropsychologie. Et malgré ma plus grande détermination et mon CV rempli d’expériences personnelles et professionnelles, je n’ai reçu que des refus. Environ trente au total. Comment garder le moral après ça ? Comment ne pas se remettre en question ? Comment ne pas se dévaloriser ? Comment garder confiance en nous, en notre unique projet qui nous fait tant rêver ? C’est dur, très dur. Mais si ce n’était que moi, ce ne serait pas si grave. Ce qui m’attriste le plus dans cette rude sélection, c’est que des milliers d’étudiants se retrouvent dans la même situation, sans rien, avec une estime de soi à zéro et dans l’urgence de trouver ce fameux plan B.


De nombreuses tentatives…


Cette sélection, je l’ai tentée 3 fois. J’ai multiplié mes chances en déposant des candidatures dans les 4 coins de la France mais sans succès, aucune université ne voulait de moi. Et pourtant, j’avais :


  • un projet professionnel solide et construit
  • réalisé un service civique dans une association pour traumatisés crâniens à Paris
  • fait un mémoire sur les addictions en licence
  • effectué des stages en structures
  • appris l’anglais en Australie
  • suivi quatre formations en psychologie et validé deux diplômes universitaires (en lien avec mon projet professionnel)
  • travaillé un an en tant que AESH
  • participé à des tas de colloques et séminaires passionnants
  • créé une page Instagram dédiée à la neuropsychologie et obtenu des lettres de recommandation de mes employeurs

Malgré toutes ces expériences suffisamment explicites pour appuyer ma détermination à intégrer un master de neuropsychologie, je n’ai pas eu ma place et aucun de mes recours gracieux n’a donné de suite favorable.


Ce ne sont certainement pas les motifs injustifiés et aléatoires écrits dans les lettres de refus qui vous le diront. En effet, des motifs tels que : “projet professionnel non cohérent avec la formation demandée” m’ont plus mis hors de moi plutôt que de m’indiquer la réelle raison du refus pour améliorer mon dossier. La réalité, c’est qu’il n’y a pas assez de places en master en France pour le nombre d’étudiants qui postulent. C’est pourquoi la majorité des universités filtrent les candidats sur leurs notes. Or, examiner un dossier sur la seule base du niveau académique, ne me semble pas juste. Les notes ne sont pas représentatives des savoir-être et savoir-faire des futurs psychologues et, une fois obtenues, elles sont définitives et ne peuvent être changées.


Rebondir (encore et encore!)


Partant de ce constat, je savais que le problème ne venait pas de moi. Je savais ce que je valais et ce que je voulais. En recevant mes derniers refus de 2021, une amie m’annonce qu’il est encore temps de postuler en Suisse à l’université de Fribourg. Démoralisée et avec un sentiment de dégoût vis-à-vis du système français, je fini par envoyer une dernière candidature, avec peu d’espoir, quelques heures avant la fermeture pour ne pas le regretter par la suite. S’en suit un été émotionnellement difficile, parsemé de flou et d’angoisses.


En septembre 2021, alors que je commençais à organiser mon nouveau départ pour l’Australie, je reçois la réponse de l’université de Fribourg : “votre candidature a été retenue”. Contre toute attente et après trois ans d’acharnement, j’ai enfin la chance de pouvoir poursuivre dans la voie qui me plait. C’est sans hésitation que j’ai accepté. Après un déménagement précipité, je commençais mon Master Science of Psychology à Fribourg en Suisse. […]  Je suis très reconnaissante d’avoir passé cette étape même si la route est encore longue avant de devenir psychologue spécialisée en neuropsychologie.


Intégrer un master de Psychologie en Suisse  


Peut-être avez-vous déjà envisagé de poursuivre vos études en Suisse ? Sachez que le système d’admission est bien plus juste chez nos voisins les Suisses qu’en France. Cependant chaque université a ses propres critères d’admissibilité. La capacité d’accueil est assez large dans la plupart des masters. Si vous souhaitez candidater à Genève, Lausanne, Neuchâtel ou encore Fribourg, il vous faudra vous rendre sur le site de ces universités pour déposer votre demande. Selon le contenu des cours suivis en licence et le nombre d’ECTS validés, un complément d’étude peut être exigé, à réaliser soit avant de commencer le master, soit pendant les études de master. Aussi, les études en Suisse sont payantes et varient également selon les universités, il est donc nécessaire de prévoir le coût.  Néanmoins des solutions existent. Il est tout à fait possible de faire une demande de réduction de taxe, de bénéficier de bourses d’étude sur critères sociaux ou encore de faire un prêt étudiant.   


Pour déposer une candidature en Master de Psychologie à l’Université de Fribourg, il vous faudra créer un compte en ligne par le bais de “Inscruni” et choisir parmi les 7 parcours proposés (dont 3 sur dossier et à capacités limités). L’université de Fribourg exige désormais 13 de moyenne sur la licence. L’avantage d’étudier à Fribourg est que l’université est internationale, vous aurez donc l’opportunité de suivre les cours en français, en anglais ou en allemand et discuter avec d’autres étudiants étrangers. Enfin, vous avez la possibilité d’intégrer le master au semestre d’Automne ou de Printemps. Toutes les informations pratiques (conditions d’admission, organisation des cours, durée des études, modalités d’examens…) concernant le master Science of Psychology de l’université de Fribourg sont détaillées juste ICI !


Pour conclure :


Vous allez probablement me demander la morale dans toute cette histoire. Eh bien, je ne peux que vous dire de continuer à y croire, de ne jamais baisser les bras et de persévérer. Il peut être bon de prendre du recul sur la situation pour garder confiance en soi. Donnez le meilleur de vous-même dès la L1. Gardez en tête que le niveau académique compte mais ne vous définit pas.


Si un projet vous tient à cœur, que vous souhaitez atteindre vos objectifs ou encore réaliser vos rêves les plus fous, il faudra accepter de passer par des périodes de stress, de doutes et de difficultés. Après tout, c’est ça la vie, on a jamais dit que c’était facile mais rien n’est impossible !