Depuis plusieurs décennies, la pédopsychiatrie se voit traversée par des courants de pensée très divers, parfois concurrents. À l’ère du « mind » et de la suprématie psychanalytique des années 50/70 succéda l’ère du « brain » et de la dominance des neurosciences des années 80/2000. Perspectives toutes deux fructueuses mais sources aussi de dogmatisme et de sectarisme.

Aujourd’hui s’ouvre peut-être une nouvelle période marquée par une diversité et une pluralité des approches, leur intégration possible, la prise en compte de la complexité avec l’occasion de faire reculer tous les à priori. Rien n’est sûr cependant, car les pressions administratives de la médico-économie, l’évolution de la demande et des contraintes sociales, le détournement des exigences légitimes des nouveaux acteurs comme les usagers, et d’autres facteurs encore rendent l’avenir de la pédopsychiatrie incertain. Comment se décline cette pédopsychiatrie d’aujourd’hui dans la pratique clinique de consultation et de séjour, dans l’épidémiologie et la recherche ?