Les liens entre amour et maladie mentale : Psychophobia – un court métrage
« La maladie, c’est comme l’amour. Ça n’a pas de visage, pas de représentation. Ça ne prévient pas. On a souvent peur de ce qu’on ne connait pas. C’est bien connu. Mais ce qui est intéressant, c’est de s’intéresser à cette idée à une échelle microscopique ».
Vidéo tournée à 19 ans avec un téléphone portable
L’auteur de cette vidéo intitulée « Psychophobia » (littéralement, la peur de l’âme) s’appelle Nils Borowski et il a 19 ans. Il l’a tournée avec son téléphone portable. Il suit des études de technicien du son. Nils Borowski explique à Laurence Dupin, la directrice d’Arts convergences, les conditions dans lesquelles il a tourné cette vidéo:
« Je n’avais jamais écrit de scénario ou réalisé de film, mais le sujet m’a touché et c’est ce qui m’a décidé. Je souffre moi-même d’anxio-dépression. J’ai joué (c’est moi-même qui apparaît dans la vidéo), filmé et monté le film (je me suis formé avec des tutos Internet etc.). »
« Je suis également l’auteur de l’ensemble des sons du film, mis à part bien évidemment la musique de fin, qui est tombée dans le domaine public en Colombie (c’était précédemment le label Codiscos qui détenait les droits). »
« Les autres participants cités en fin de film sont Thomas Kowalski, un ami qui m’a aidé à pousser la caméra sur un skateboard pour donner un effet « travelling ». Eva Deleau, mon amie, qui danse avec moi à la fin du film. Et Gunilla Bjorklund, ma mère, que je souhaitais tout simplement remercier. »
Ouvrir les portes du milieu artistique contemporain
« Psychophobia » gagne le concours devant 14 autres vidéos, toutes consultables ici. Arts convergences, c’est une initiative fondée sur la considération des talents des personnes en situation de handicap. L’objectif est de leur ouvrir les portes des milieux artistiques contemporains. « Nous prenons pour postulat que les artistes en situation de handicap peuvent représenter un réel apport dans les créations artistiques contemporaines – tant dans les arts plastiques que dans la musique, l’édition ou le cinéma », précise Laurence Dupin.
Parmi les membres du jury, on compte le réalisateur de « Médecin de campagne », Thomas Lilti, l’animateur du magazine de la santé sur France 5, Benoît Thévenet, le producteur Thierry Bizot, l’artiste Pierre Le Roy, le producteur et psychanalyste Christian Davin, le psychiatre et plasticien Frédéric Rolland, et le professeur en psychiatrie Jérôme Favrod.
« La maladie est une vulnérabilité et nous vivons dans un monde vulnérable, écrit Nils Borowski dans son film. Tout ce dont vous avez besoin, c’est du courage d’accepter l’imperfection, la vulnérabilité. » Les jurés ont sans doute été sensibles à ce message qui vise juste.