894184-attentat-a-nice-le-jour-d-apresEric Favereau interview dans Libération  le docteur Daniel Zagury, psychiatre, psychanalyste et expert auprès de la Cour d’appel. Celui-ci interroge l’amalgame, aujourd’hui courante, entre la folie, la barbarie et le terrorisme. Ce glissement de langage interroge notre rapport à l’altérité et souligne qu' »il y a une confusion entre ce qui est de l’ordre de l’authentique maladie mentale, du trouble de la personnalité, et ce qui est de l’ordre de la singularité de la personne.« 

Pour celui-ci, il est donc important de parler en termes de processus psychiques et de réaffirmer qu’il est quasiment impossible de dresser un profil type des terroristes. Il parle d’une « errance existentielle » qui est appelée à se combler, à trouver un sens dans les discours propagés par les états terroristes. Il décrit un processus de dissolution de l’individualité dans le groupe et le collectif, qui rappelle ce que l’on peut lire dans Psychologie des foules et analyse du moi de S. Freud. En effet, le docteur Zagury fait le lien avec le totalitarisme, qui, si il supprime les libertés, assure une place – d’exception ou non – aux individus dans le groupe.

« La personne va ainsi basculer dans un univers sectaire, de croyances et de convictions, et pour lui, quitte à surprendre, c’est un monde totalitaire, mais apaisant et rassurant. Son entourage va même noter qu’il va mieux. Ne s’inscrit-il pas dans un système qui va donner du sens à sa vie et donc à sa mort, au point que son individualité va se dissoudre complètement dans le collectif ? »

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