Pourquoi ces chroniques ? Tout simplement pour échanger autour des différentes étapes qui peuvent jalonner la vie professionnelle d’un(e) psychologue. 


J’aurais pu commencer par ordre chronologique, en vous parlant de mes études de psychologie (réussir sa licence ou passer la sélection en master), mais pour le moment, je souhaite vous parler d’un sujet beaucoup plus actuel à titre personnel : mon installation en libéral. 



CHAPITRE 1 : L’INSTALLATION EN LIBÉRAL


N’étant pas une grande admiratrice du système administratif français, je ne vais pas vous expliquer dans cet article les différentes démarches à réaliser pour ouvrir un cabinet, mais plutôt vous faire part de mes galères et aussi de mes conseils concernant cette belle aventure. 

Bien sûr, je n’ai pas assez de recul sur ma pratique, car à l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis installée en libéral que depuis 4 mois. 

Cependant, il me semble important de me livrer sur ma pratique car les psy ne communiquent pas assez entre eux (un comble, non?), et, cela peu aussi aider à dédramatiser la grande épopée du libéral qui fait trembler les jeunes et les moins jeunes. 

Mais pourquoi donc ai-je choisi de quitter le confortable siège en cuir de mon hôpital de banlieue parisienne pour venir me terrer dans un microscopique bureau au cœur de Denfert-Rochereau?

Pour commencer, je n’ai pas fermé la porte d’une institution car, à l’heure actuelle, il est impossible pour moi de ne pas conjuguer institutionnel et libéral.

Je n’ai donc pas quitté le travail en institution, bien au contraire, j’ai trouvé un 70% en EHPAD pour continuer d’être « au chevet » du patient, aimant être malmenée par la dynamique institutionnelle et ballottée entre glissement de fonction et mal-être des équipes (vous avez dit maso ?). 


Donc non, le libéral ne doit pas être un choix par défaut parce qu’on ne trouve pas un job en institution, ni parce qu’on a envie de fuir corps et âme les difficultés institutionnelles.


Dès mon master, l’idée de m’installer en libéral me trottait dans la tête… mais il ne faut pas se décider sur un coup de tête! Quoi que « faites ce que je dis, pas ce que je fais »… Car pour moi, c’est un peu comme ça que l’aventure a débuté.

Voici qu’un soir, perdue dans les méandres de Facebook, je vois passer l’annonce du partage de cabinet de mes rêves. Rapidement je m’emballe… 

Du côté de mes proches, plusieurs sons de cloches, il y a la team « mauvaise idée » et la team « vas-y fonce »

  • Les pour ont rapidement mis en avant le salaire, la clinique pure et la liberté d’action.  
  • Les contre ont mis en avant mon inexpérience de jeune diplômée, mon manque de formation complémentaire et le fait de travailler un samedi. 

J’ai dû trancher et écouter mes envies en prenant en compte mes doutes

Finalement 3 mails et une visite plus tard, me voilà en train de signer un contrat de sous-location pour un jour par semaine (le samedi) dans un charmant cabinet pluridisciplinaire (à présent, je consulte également le vendredi). 

Clef en main, me voilà lancée dans l’aventure du libéral ! 


Mais comment se faire connaître ? 


À quoi bon faire une étude de marché quand on sait qu’une vingtaine de psychologues sont installés rien qu’entre la rue d’Alesia et la place Denfert-Rochereau ?


J’ai donc joué la carte de la spécialité pour me démarquer


Mais comment se vendre, sans faire de la publicité ? 

Communiquer autour de sa pratique me semble indispensable et en même temps particulièrement complexe … 

Il me semble crucial de communiquer intelligemment pour paraître crédible : créer un réseau de confiance est long, mais une mauvaise réputation arrive très vite. 


Soyez vigilant : il est important de communiquer en informant, et non en démarchant ! 


D’où l’intérêt de prendre constamment du recul sur sa pratique. Pour ce faire, quoi de mieux que l’Intervision ! (D’ailleurs, on me dit dans l’oreillette qu’un article sur la création d’un groupe d’Intervision est en cours). 

Mon groupe d’Intervision(composé de jeunes diplômés) m’a beaucoup (ap)porté : confiance en soi, réflexion théorico-clinique et éthique, soutien et bienveillance, etc…

Cela aide également à créer un réseau de psychologues de confiance, au delà d’échanger sur des études de cas complexes et des problématiques institutionnelles. Si vous avez la possibilité d’intégrer un groupe d’Intervision (ou de le créer) surtout n’hésitez pas ! Cela demande un investissement important, mais vous apportera tellement dans votre pratique que vous serez gagnant quoi qu’il arrive. 


Faire jouer son réseau, oui, mais lequel ? 


Je me suis d’abord réfugié dans mes e-mails à la recherche des coordonnées des « grands » médecins pour leur annoncer l’incroyable nouvelle qu’une énième psychologue s’était installée dans le quartier. Aucune réponse. 

J’ai ensuite envoyé aux psychologues du quartier par SMS / lettres mes coordonnées pour échanger sur notre pratique. Après une multitude de relances, j’ai réussi à m’entretenir avec 3 psychologues… Résultat peu glorieux ! 

J’ai donc décidé de me rendre dans ces fameuses soirées  « afterwork : professionnels de santé » qui fleurissent dans les bars tendances de la capitale. Demie réussite. Après quelques cartes de visites échangées, que reste-t-il ? Qu’en est-il de l’après rencontre ? Ma carte est certainement perdue au fond d’un sac ou pire … je n’ose pas imaginer ce que sont devenus ces petits bouts de carton qui semblent résumer à eux seuls notre identité professionnelle. 

Actuellement, je continue de « réseauter » et j’ai une grande envie de créer mes propres « rencontres interprofessionnelles parisiennes », en adéquation avec les valeurs de notre magnifique métier ; bienveillance, écoute attentive et passion ! 


D’ailleurs si vous êtes partant-e-s pour organiser cela avec moi, faites moi signe sur ma Page Facebook Pro : Danaë Holler – Psychologue. 


Par la suite, je me suis tournée vers Doctolib. Au début réticente, je n’ai pu que constater que ma journée du samedi se remplissait (presque toute seule) au bout de quelques semaines. On entend beaucoup de (bonnes ou mauvaises) critiques concernant cette plateforme :

Pour ma part, hormis le prix (109€/mois), je suis satisfaite de Doctolib. Mais attention, avant de choisir cette formule, il est important de prendre en compte plusieurs éléments concernant sa pratique (ville, population, spécialité, etc) et avoir à l’esprit que vous entrez dans la catégorie des « psys à la carte » où le patient choisit son psy en fonction de sa prochaine disponibilité (et non de sa spécialité / approche). 

Au delà de ce que j’ai pu évoquer ci-dessus, je souhaite vous parler d’un dernier point qui me semble très important : 


Bien ajuster sa balance vie pro / perso.  


Trouver le bon équilibre n’est pas chose aisée. À l’heure actuelle, il m’arrive encore de culpabiliser à l’idée de louper une journée de libéral au profit d’une formation ou d’un week-end en famille. Mais, pour ne pas tomber dans le burnout, nous devons être à l’écoute de notre corps et de notre esprit pour rester disponible psychiquement pour nos patients et aussi pour nos proches ! La carrière d’un(e) psychologue est longue, prenons donc le temps d’appréhender tranquillement notre difficile métier.


Dans le prochain chapitre de « Chroniques d’une Psy(chologue) » je vous parlerai de la terrible sélection en Master de Psychologie


Mais, en attendant, je vous laisse avec les vidéos Youtube que j’ai réalisées à propos du Libéral : Épisode 1 + Épisode 2