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Il y a deux écoles sur ce point : les partisans du « il faut prendre les devants » et ceux du « chaque chose en son temps ».

Dans ma promotion (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2014), plusieurs personnes ont cherché et ont trouvé (pour certains) un emploi avant même d’être diplômé. Je les en félicite très sincèrement car personnellement, une telle démarche n’était absolument pas envisageable pour moi à l’époque. Je pense qu’en fait il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie et que cela dépend peut-être plus du tempérament de chacun.

« Il faut prendre les devants … »

Vanessa B, 27 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Université de Rouen, 2014), explique avoir commencé à chercher du travail avant la validation de son diplôme. Sa technique ? « Plus en regardant les annonces, cherchant des lieux possibles, demander aux anciens maîtres de stage mais pas beaucoup d’envois effectués (…) parce que je savais qu’il était long de trouver un poste, commencer à faire des repérages ». Malgré ses recherches que Vanessa commence en avril, ces dernières ne sont pas concluantes. « Je savais que cela ne serait pas facile et long ». Elle a néanmoins fini par « décrocher » un premier poste : un poste de remplacement d’1 mois dans un Institut d’Education Motrice à temps plein mais assez loin de son domicile.

Mickaël C, 26 ans (Master de Psychologie Clinique et Médiations Thérapeutiques par l’Art, Université de Nice, 2013), nous dit s’être senti plutôt confiant à la fin du Master 2 vis-à-vis de la recherche d’emploi. Malgré cela, il a commencé à chercher du travail avant la validation de son diplôme et cela dès le Master 1 afin de « voir s’il y avait plus d’offres que ce qu’on nous avait dit ». Pour cela, il a fait des recherches sur Internet mais cela ne l’a pas aidé à trouver son premier poste.

Juliette M, 26 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2014), confie que « l’obtention du diplôme était une priorité tellement obsédante qu’il était difficile de s’inquiéter pour autre chose. De plus, la recherche d’emploi supposait de s’imaginer dans une position professionnelle, de psychologue et de cadre … c’était trop abstrait. J’imagine que je me suis dis comme tout le monde « je vais en ch… mais je vais trouver » ». Ainsi, dès avril, soit environ deux mois avant la validation du titre, Juliette a commencé à chercher du travail « parce qu’[elle] savait que ça allait être compliqué ». « Je me suis dis qu’en cherchant avant la vague des nouveaux diplômés ce serait peut-être plus simple. Et puis la dernière raison, la plus pragmatique, c’est que je savais que j’allais être sérieusement fauchée dès le mois d’août ». Pour cela, Juliette a envoyé des lettres de motivation via des sites de référence en terme d’emplois en ne sélectionnant que les offres commençant après la date de sa soutenance. Si cela n’a pas été concluant avant son diplôme, elle a trouvé un emploi après six mois de recherche, à mi-temps (ce qu’elle souhaitait) mais pas dans la branche qu’elle convoitait. Juliette effectue par ailleurs une thèse et vient de terminer un DU commencé après son diplôme.

Merette F, 33 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2008), résume, très justement il me semble, les choses ainsi : « Il me semble que nous vivons une courbe de sentiments différents ; d’abord la confiance, puis le découragement, puis le désespoir… puis un déclic, une remotivation, de la créativité et enfin un premier poste ! Ensuite tout s’enchaine, le réseau s’agrandit et les opportunités également ». En ce qui la concerne, Merette a commencé à chercher du travail avant l’obtention de son titre durant l’année de Master 2 « afin de tenter de gagner du temps et de réduire la période de recherche ». Pour cela, elle a d’abord cherché sur son lieu de stage, dans les offres d’emploi dans un second temps, puis en adressant « des tonnes de candidatures spontanées ». Ses recherches ont été concluantes mais « pas avant 6 mois ».

« Chaque chose en son temps … »

Coralie H, 33 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2006), elle, n’a pas commencé à chercher du travail avant le diplôme car elle se consacrait à la rédaction du mémoire et à la prise en charge des patients de son lieu de stage. En lien avec ce dernier, le directeur de ce lieu a créé un poste (mi-temps en CDI) pour l’engager sur une unité de Psychiatrie adultes. « J’avais conscience de la chance que j’avais, je n’en revenais pas, je me suis donc investie sur ce poste avec joie ! (…) C’était un mi-temps donc au départ, j’en ai profité pour poursuivre mes lectures personnelles afin d’asseoir ma position de clinicienne et de trouver un positionnement théorique, d’apprendre les techniques thérapeutiques appropriées pour les patients. Et puis, j’ai commencé à vouloir chercher un second mi-temps, peut-être moins d’un an après je dirais ».

Cristina H, 37 ans (Master de Psychologie Clinique et Pathologique. Psychopathologie Clinique interculturelle et transculturelle, Université Paris 13, 2014), nous dit « Je savais que ça allait être difficile mais j’avais confiance et un plan. Je comptais envoyer des lettres de candidature spontanée et m’inscrire sur des différents sites que j’avais repérés et répertoriés avant la fin de mes études ». Malgré ce ressenti, Cristina a attendu d’être sûre de la réussite et de l’obtention de son diplôme (en septembre) avant de se lancer dans ses recherches. Par la suite, elle a envoyé en octobre « une trentaine de lettres en candidature spontanée à des structures  en lien avec [sa] spécialité. En ce qui concerne cette démarche, [elle a] eu deux entretiens qui n’ont pas abouti avec la prise d’un poste ». Elle avoue ainsi avoir « revu [sa] stratégie » : faire des lettres de motivation et des CV adaptés aux structures, ouvrir son champ de recherche vers d’autres populations et spécialités (toujours en mettant en avant ses expériences professionnelles et/ou de stages), s’inscrire sur des sites de recherche d’emploi, fait faire des cartes de visite pour se faire connaître. Suite à tout cela, en février, Cristina a été embauchée dans une maison de retraite en CDI à mi-temps avec proposition d’un autre mi-temps en fin d’année, parallèlement à un DU spécialité gérontologie.

Théodora M, 53 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2012), elle, était vraiment « relax » du fait de son institution d’origine (le département) qui lui a permis de réaliser son Master 2 en Congés Formation avec une promesse d’embauche. Elle a commencé à chercher du travail par la suite en explorant le site de la FFPP lorsqu’elle a compris  que le département ne pourrait pas lui offrir le poste qu’elle espérait.

Mariannah T, 24 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille Université, 2014), dit s’être sentie très anxieuse à la fin du Master 2 vis-à-vis de l’emploi. Pour autant, elle n’a pas commencé à chercher du travail avant la validation du diplôme. « J’ai laissé passer l’été, j’avais besoin de souffler après cette année éprouvante ». Trois mois après la validation de son titre, Mariannah commence à chercher du travail en s’inscrivant sur Pôle Emploi et en faisant fonctionner son réseau. Ses recherches furent positives puisqu’elle a décroché son premier poste après deux/trois mois de recherche et a « décroché » un temps-plein (deux temps de travail) après huit mois et dans le domaine qu’elle désirait !

Lory R, 31 ans (Master de Psychologie Clinique et Psychopathologie, Aix-Marseille, 2006), lui, ne se préoccupait pas vraiment de la recherche d’emploi à la fin de son Master 2, c’est pourquoi il n’a pas commencé à chercher du travail avant. « J’étais très jeune, je ne me suis pas pressé … J’avais d’autres préoccupations et priorités ». Quelques mois plus tard, Lory se met à chercher du travail, il est attentif aux annonces, à la diffusion de mail et adresse quelques candidatures spontanées par le « bouche à oreille », ce qui a été plutôt concluant puisque Lory a eu accès à « une annonce « fructueuse » par une mailing list [dans laquelle il était inscrit] ».

En ce qui me concerne, je suis partisane du second dicton. Pendant ma dernière année, j’ai préféré me concentrer jusqu’au bout sur mes deux écrits (à l’Université d’Aix-Marseille, le Master étant « mixte », c’est-à-dire Professionnel et Recherche, il faut donc rédiger un rapport stage et un mémoire de recherche), assez conséquents, ainsi que sur les soutenances y étant associées. Suite à cela, je me suis laissée l’été de libre pour prendre du recul vis-à-vis des écrits et des soutenances mais aussi vis-à-vis de mon stage de l’époque très prenant. La délivrance du titre était également pour moi un événement en soi. Plus largement, c’est vis-à-vis des cinq dernières années qui venaient de s’achever que j’avais besoin de prendre le large. J’ai travaillé dans un autre domaine – tout en choisissant un emploi dont je pourrai mettre l’expérience en avant dans mon CV – afin de pouvoir aborder la rentrée un peu plus sereinement d’un point de vue financier. Même si l’été n’a pas été de tout repos physiquement parlant, psychiquement, je suis revenue « reboostée » et prête à entamer mes recherches. Début septembre, j’ai déménagé en région Parisienne et je me suis mise à rechercher un travail activement à partir de la mi-septembre. Si une telle coupure n’avait pas eu lieu, je ne pense pas que j’aurais pu être aussi dynamique et motivée dans mes recherches – mais cela n’est que mon point de vue. J’ai obtenu un premier poste à la fin du mois de novembre (des vacations dans des crèches) et un second poste (CDD de remplacement en ESAT) en février.

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& un grand merci à tous ceux ayant déjà accordé de leur précieux temps à Psycogitatio pour témoigner !

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