Documentaire – Vers un monde altruiste?
Documentaire ARTE – Vers un monde altruiste?
Et si l’altruisme était un élément essentiel de la nature humaine ?
Ce documentaire – à revoir pendant un mois – interroge à travers les neurosciences l’altruisme comme composante essentielle de l’humanité. L’idée répandue actuellement serait plutôt que l’altruisme n’existe pas chez l’humain, et que même les comportements de générosité auraient pour but d’apporter des bénéfices secondaires à son auteur.
Les chercheurs en neurosciences enquêtent sur des bébés de 3 à quelques années pour tester l’altruisme, l’entraide, l’empathie, le jugement moral comme composantes sinon innées au moins très précoces chez l’homme. Les résultats qu’ils présentent dans ce documentaire sont étonnants.
Peut-on développer les zones du cerveau stimulé dans l’empathie ou l’entraide par certaines pratiques, telle la méditation? On suit plusieurs initiatives: cours de médiation dans des lycées très défavorisés à Baltimore ou dans des cas de burn-out, etc. L’idée serait donc de développer ces qualités précoces afin d’améliorer les relations humaines… Comment donc répandre la gentillesse, comme une contagion sociale ?
Notons tout de même que le postulat de ce documentaire – bien qu’il s’ouvre sur le témoignage d’un trader qui n’a pas trouver le bonheur dans l’accumulation de sommes d’argent extravagantes – semble être que la société serait un agrégat d’individus et non un système en soi; auquel cas, il suffit de changer les comportements des individus pour changer le monde.
« L’homme est un loup pour l’homme » : l’histoire du monde semble écrite pour illustrer cet adage. Pourtant, des voix scientifiques s’élèvent depuis une vingtaine d’années contre cette vision de la nature humaine. Chercheurs en psychologie, primatologie, mathématiques ou neurosciences, ils mènent des expériences novatrices qui contredisent la thèse de l’égoïsme naturel et inventent le vocabulaire d’une autre histoire : l’altruisme et la coopération en sont les maîtres mots. Des États-Unis au Népal en passant par l’Allemagne, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (Mâles en péril, Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, Secrets de longévité) sont allés à leur rencontre pour esquisser, sur la base de leurs découvertes, des solutions nouvelles aux maux de la planète, à l’opposé du pessimisme ambiant. Une enquête scientifique aussi passionnante que prometteuse avec, entre autres, la star des neurosciences Richard Davidson et son non moins célèbre cobaye, le moine bouddhiste Matthieu Ricard, qui depuis longtemps se sont invités dans le débat public avec un slogan plus révolutionnaire qu’il n’y paraît : « Changez votre cerveau, changez le monde ! »
Les habitants de La Nouvelle-Orléans post-Katrina font sagement la queue sous le soleil pour se partager l’eau potable. Des anonymes, filmés par des caméras de surveillance, risquent spontanément leurs vies pour sauver celles d’inconnus. À travers des tests répétés des centaines de fois, des bébés américains de quelques mois témoignent d’un sens inné de la justice tandis que leurs homologues allemands, un peu plus âgés, manifestent une tendance naturelle à aider autrui… Entre expériences scientifiques et innovation sociale, entretiens et observation documentaire, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade montrent que la coopération, si elle a été oubliée par les héritiers de Darwin, constitue dans l’évolution un élément au moins aussi important que la compétition. Et c’est le pari des chercheurs qui s’expriment dans le film : si l’altruisme existe, on peut le cultiver, à l’heure où la survie de l’humanité en dépend probablement.