« Le mot asile était le bon. Je préfère le mot asile, qu’hôpital psychiatrique, on ne sait pas ce que ça veut dire, hôpital psychiatrique… Le refuge, l’asile et cætera, vous comprenez, au moins ça veut dire que le type se réfugie là, vous comprenez, ou qu’on le réfugie par force, vous comprenez. Mais y a un écart qui est à la fois protecteur et … il me semble que c’est Gentis qui dit :  parfois que le mur de l’asile, chacun le porte à l’intérieur  »

                                                                                                                                                         FRANCOIS TOSQUELLES

patientPendant près d’un an nous nous sommes interrogées sur les lieux susceptibles d’accueillir nos folies. Nous avons rencontré Mr Victor Castro, architecte spécialisé dans la conception et la réhabilitation d’espaces dont les résidents sont des personnes hospitalisées pour un moyen ou long séjour en psychiatrie. Puis nous avons confronté cette parole théorique aux ressentis de personnes amenées à un moment de leur existence à côtoyer ces institutions. L’aboutissement de ce documentaire se joue en plein vol dans un centre d’activités bruxellois où se fait entendre une parole débridée, à la fois triviale et philosophique. Elle raconte une manière d’occuper les locaux mais aussi d’éprouver sa schizophrénie, d’exister à l’extérieur des murs des hôpitaux.

Ce document est une musique, en somme, dont les notes un peu folles seraient composées par ces fous, ces étrangers que l’on imaginait vivre à mille lieues de nous. Nous comprenons alors que ces gens-là parlent la même langue que la nôtre, qu’ils vivent dans le même monde, le même quotidien, nous comprenons qu’ils sont nos voisins, nos amis, nos parents. Nous comprenons qu’ils sont « nous ». Entre folie et raison il n’y a pas l’épaisseur d’un cheveu. Ces deux mondes n’en font qu’un.

Ce documentaire est la deuxième partie d’un triptyque : « à l’ombre des refuges, l’impossible documentaire ».

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