« Qu’y a-t-il de commun entre une femme incestueuse, une terroriste du Sentier Lumineux au Pérou, une femme kamikaze palestinienne, Charlotte Corday, les militantes d’Action Directe ? Pas grand chose, si ce n’est la violence qui les réunit, et le fait qu’elles soient femmes ! Si l’on excepte les deux figures du Bouddha et de Jésus, l’indignation contre la violence est un fait relativement récent en Europe. Socrate a fait la guerre, Descartes aussi et cela ne leur a posé aucun problème de conscience. Marx et Franz Fanon, pour ne citer qu’eux, ont justifié la violence historiquement et politiquement. Ils ne furent pas les seuls. Louise Michel dans ses Mémoires clamait son amour de la violence dans des termes dénués d’ambiguïté : « Oui, barbare je suis, j’aime le canon, l’odeur de la poudre, la mitraille dans l’air, mais je suis surtout éprise de la Révolution », clamait-elle. Mais est-ce une raison pour placer toutes ces formes de violence sur le même plan ? Est-ce une raison pour réunir tous ces exemples au risque de les ancrer dans une vision mono sexuée ?

Ce n’est pas une raison, mais il faut peut être en passer par cette reconnaissance de la violence féminine pour tenter d’en dépasser les attendus ?

Aujourd’hui, comme le souligne l’historienne Arlette Farge, « devient plus lointaine l’idée que les femmes, par essence ou nature, seraient éloignées des formes de conflits domestiques, judicaires, ou guerriers, que la vie, si souvent provoque ou construit ».

Aujourd’hui, il devient plus facile de dénaturaliser, contextualiser, historiser, repolitiser la violence des femmes.

C’est précisément ce qu’ont tenté deux téméraires sociologues dans un livre collectif. Elles ont cherché à penser à plusieurs la violence des femmes pour penser autrement la différence des sexes.

De quoi faire taire les tueuses, les ogresses, les sorcières, et les furies et les harpies … » France Culture

Pour écouter l’émission : les nouveaux chemins de la connaissance

Pour en savoir plus sur l’émission, cliquez ici