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Trois vidéos d’André Green, expliquant quelques concepts importants de ses écrits.

Dans cette première vidéo, André Green fait l’hypothèse, qu’au-delà des pulsions de vie opposées aux pulsions de mort, il y aurait une fonction objectalisante, qui fait lien avec nos objets, créant ainsi des objets psychiques investis par le moi; à laquelle s’opposerait une fonction désobjectalisante, disqualifiant l’objet, le rendant équivalant à un autre, interchangeable.

Ainsi il resitue la destructivité par rapport à l’agressivité, qui ne relèvent pas uniquement de la pulsion de vie ou de mort mais bien du rapport à l’objet. La destructivité serait tournée vers l’intérieur, tandis que l’agressivité exprimée ne serait qu’une fraction qui a pu être dérivée vers l’extérieur. Toute guerre aurait pu être une guerre civile. Cependant, le désespoir, la haine de sa propre impuissance peuvent être déviés sur l’autre dans l’agressivité par le désir de survie.

Le conflit le plus radical, entre les deux groupes de pulsions de vie et de mort, Eros et Thanatos, rend compte du tragique de l’homme et suscite une réticence puisqu’il n’y aurait aucune chance que ce ne s’arrange jamais.

Les pulsions de vie et les pulsions de mort expliquées par André Green

 

Dans cette deuxième vidéo, André Green revient sur son concept de la mère morte, qui n’est pas une mère négligente mais qui porte la mort en elle, qui n’est plus là au sens de l’amour qu’elle dispense et qui en transmet quelque chose au nourrisson. Ce qui reste incompréhensible pour l’enfant, et inavouable pour la mère.
La psychanalyse parle excessivement du père mort, oubliant que la mère pourrait ne pas satisfaire l’enfant. Cet envahissement par la tristesse est pourtant cliniquement pertinent, et entraîne une perte de la vitalité et de l’amour.

La mère morte expliquée par André Green

 

Enfin, dans cette dernière vidéo, André Green revient sur le narcissisme, dans lequel il distingue le narcissisme de vie du narcissisme de mort. Il rappelle d’abord le mythe de Narcisse, dans lequel le héros cherche à s’étreindre en se regardant dans le reflet de l’eau, il ne se reconnaît donc pas dans ce reflet.
De là, André Green distingue trois catégorisation dans la répartition entre le narcissisme de vie et le narcissisme de mort, bien qu’il y ait toujours des allers retours, des replis, etc:

  • Dans la première, l’investissement d’objet est prévalent, c’est-à-dire que nous sommes habités par les choses auxquelles nous accordons un grand prix, en dehors de nous-même.
  • Dans la deuxième, l’investissement narcissique positif est prévalent, c’est-à-dire la dimension du se faire plaisir est prévalente.
  • Dans le dernier cas, les deux positions précédentes ne sont pas acceptables. Il n’y a aucun compromis possible au conflit entre l’investissement narcissique et l’investissement d’objet. La destructivité a été trop importante: la haine de soi conduit à l’auto-destruction, conduisant à cette solution narcissique négative.

Enfin, André Green rappelle la distinction entre le chaos et le néant, entre l’excès de vitalité, l’anarchie des pulsions sexuelles qui peut être contenu par des structures, et la tendance vers le zéro, le détachement des investissements. L’un pouvant servir de défense à l’autre et dont les mécanismes agissent chez chacun d’entre nous. Cependant, contrairement à la pensée orientale, la pensée occidentale n’accorde pas de place au néant. Ainsi, le détachement des investissement comme valeur chez les uns, peut être connoté comme faillite chez les autres.

Narcissisme, expliqué par André Green