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Et oui, il est enfin temps de se pencher sur les fameuses lettres de motivation, celles sur qui l’on passe des après-midis interminables et qui ne donnent rien pendant des mois … Jusqu’au jour où !

Avant toute chose, j’aimerais préciser que ces conseils sont le fruit de ceux que j’ai pu récolter à droite à gauche, de différentes personnes de différents horizons (Psys ou non). Ils ne constituent en aucun cas une vérité absolue à suivre et libre à vous de vous en inspirer ou non.

Ceci étant dit, je vous disais il y a plusieurs mois dans un article sur la rédaction des Curriculum Vitae (dispo ici !), le CV est ce qui est regardé en premier par l’employeur. Alors si votre candidature a réussi à braver monts et marées et en est arrivée là, il serait dommage que cela ne débouche pas sur un entretien, non ?


Tel est le but de la lettre de motivation : Provoquer l’envie de la rencontre !


La lettre de motivation ne doit pas être répétitive du CV. Il faut donc être très attentif à ce que l’on va y mettre, un peu comme une recette de cuisine : une cuillère à café d’inédit, un zeste d’explicatif mais pas trop, il faut comme qui dirait « garder un peu de suspens » pour la rencontre … Mais si on n’en dit pas assez, il y a le risque de ne pas donner envie au recruteur de nous recevoir … Vous voyez la galère dans laquelle on est ?

Dans la lettre de motivation comme dans le CV, il n’y a pas que le contenu auquel il faut veiller, il faut aussi se soucier de la présentation.


I/         ARCHITECTURE DE LA LETTRE & CONTENU

a) En haut à gauche : Soi : Prénom Nom / Adresse / Téléphone / Mail

b) En haut à droite (en face) ou juste en dessous à droite : Ville, le JJ mois AAAA (ou JJ.MM.AAAA)

c) On saute une ligne et juste en dessous de la ville/date, en s’alignant avec : Destinataire : Nom de la structure / Nom de l’interlocuteur (Oui parce qu’on s’est renseigné avant d’écrire bien entendu !) / Adresse

d) On saute une ligne, en s’alignant à gauche, cette fois-ci avec nos coordonnées : Objet : Candidature (spontanée) pour un poste de Psychologue (ou autre)

e) On saute deux lignes, on reste aligné avec nos coordonnées et l’objet et on commence : Madame / Monsieur / Madame, Monsieur, (si l’on ne sait pas, on indique les deux avec Madame en premier, question de politesse !)

f) On saute encore une ligne, le corps du texte débute. Il se divise en trois parties : 

f1) 1ère PARTIE : Il s’agit de trouver un lien entre la structure et nous. L’idée est d’accrocher le lecteur (et aussi de montrer que l’on s’est renseigné avant d’écrire, ça plait toujours !). Il faut donc parler de la structure et montrer en quoi on est en phase avec cela (et donc intéressé !). Pour autant, il ne faut pas encore l’argumenter (cela viendra après).

Par exemple, si l’on postule pour un lieu d’accueil parents/enfants qui a pour projet de mettre en place un projet innovant quel qu’il soit : BAM, il faut s’en saisir. On montre donc que cela nous intéresse, on en parle en reprenant leur idée brièvement et on conclue le paragraphe par le fait que cela a retenu tout particulièrement notre attention (voilà pourquoi nous postulons !). Ainsi, l’on pourrait dire : « Votre unité mère/bébé propose un groupe thérapeutique « Blablabli » où les soignants accueillent dans un même temps les mères et leurs bébés avec telle médiation. Particulièrement intéressée par les premières relations du bébé avec sa mère, ce projet a retenu toute mon attention pour son aspect innovant. »

On saute une ligne

f2) 2nde PARTIE : Il faut parler de soi … Ah, plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? Parler de soi, c’est-à-dire parler de son diplôme, de sa formation, de ses expériences. Encore une fois, on bannit la répétition stricto-sensu du CV !  On sélectionne les expériences dont on parle : il faut que celles reprises dans la lettre de motivation (répétitives du CV donc) soient en lien avec le poste convoité. On développe donc certains éléments qui pourraient intéresser et donner envie au recruteur de nous embaucher (oui car au-delà de la rencontre, le but c’est quand même aussi un peu d’être embauché !). On ne pourra donc pas parler de tout ce que l’on a fait, il faut réussir à l’accepter et en faire le deuil d’une certaine manière.

Oui mais un élément pertinent à mettre, c’est quoi ? Par exemple, si l’on postule dans un Hôpital de jour pour Enfants et que l’on a justement travaillé (ou fait un stage, cela est aussi une expérience en soi !) dans un Hôpital de jour pour Enfants, on va en parler. Si l’on a travaillé dans un IME, cela peut être également intéressant à développer car la population reçue peut être également des enfants. En revanche, si l’on a travaillé dans un secteur de psychiatrie adulte, on ne l’évoque pas dans la lettre … Mais si on y a rencontré des personnes porteurs de handicap et que dans la structure convoitée, il y a cette population accueillie : alors on peut (on a même fortement intérêt !) en parler. Cela peut sembler difficile à cerner mais en se posant avec papier/crayon, cela est très facile lorsque l’on a pris la peine de s’intéresser suffisamment à la structure à laquelle on écrit.

Pour résumer :

– On parle brièvement de son diplôme et/ou de sa/ses formations. Cela doit/peut tenir en une ou deux phrases maximum.

Par exemple : « Diplômée du Master untel de l’Université de Blablabla … »

On va à la ligne et on évoque nos expériences, une par une, en allant à la ligne chaque fois que l’on change d’expérience/d’activité évoquée. Il ne faut pas en énoncer des tonnes : trois ou quatre peuvent suffire. On peut aussi évoquer des qualités personnelles qui nous semblent pertinentes à énoncer.

Par exemple :

« J’ai rencontré des enfants présentant telle pathologie, également présente dans votre structure.

J’ai monté/participé à des ateliers thérapeutiques (donner un ex. rapide).

J’ai réalisé un suivi individuel d’un enfant (préciser la médiation par ex).

J’ai participé aux réunions institutionnelles et ai apprécié le travail d’équipe. »

En mettant ces éléments en avant, on essaye de faire le lien avec eux et de montrer que l’on sait « faire » ce qu’ils font … Il faut leur donner envie de vous avoir à leurs côtés !

On saute une ligne

f3) 3ème PARTIE : Pour conclure, on envisage une perspective de collaboration. On évoque que l’on est disponible pour une prise de contact téléphonique ou une rencontre (il faut le dire puisque c’est le but de la lettre !). On va à la ligne et on n’oublie pas la fameuse formule de politesse

Par exemple :

« Je me tiens à votre disposition pour une rencontre.

Je vous prie d’agréer, Madame/Monsieur, mes salutations distinguées. »

On saute deux lignes

g) On signe, c’est-à-dire que l’on note son prénom et son nom que l’on aligne avec l’adresse du destinataire et la ville/date de la lettre. On n’oublie pas de signer une fois la lettre imprimée (Voir après). Si la lettre est envoyée par mail, on peut avoir scanné sa signature et l’insérer ou envoyer la lettre telle quelle.


II/       STYLE

– Comme il s’agit d’un courrier officiel, on reste dans des normes « classiques » : marges de 2 cm ou 2,5 cm ; interligne de 1,5 ou 1,15 si la lettre est un peu chargée ; police Times New Roman (12 points) ou Arial (plus petit est toléré avec celle-ci) ; couleur noire. Si avec le CV on peut se permettre des libertés, avec la lettre, mieux vaut rester classique.

– Il vaut mieux faire des phrases courtes pour que le lecteur ne s’y perde pas. Evitez les points virgules.

– On choisit préférentiellement le présent ou des formes de conjugaison simples que l’on maîtrise.

– On emploie le « je ».

– On utilise un vocabulaire professionnel, précis et compréhensible de l’interlocuteur.


III/      REMARQUES GÉNÉRALES

– Une lettre de motivation se rédige de nos jours à l’ordinateur (sauf s’il est demandé qu’elle soit manuscrite dans l’annonce bien entendu !) mais pour autant, elle doit être signée de la main, au stylo bille noir de préférence.

– Vous l’aurez compris, le premier paragraphe, puisqu’il se réfère à un aspect particulier de la structure, ne peut être commun à deux lettres (sauf si vous évoquez un élément un peu généraliste). Vous l’aurez compris aussi, c’est, à mon sens, la partie la plus difficile de la lettre ! C’est aussi la première partie que l’interlocuteur va lire, il faut donc la soigner particulièrement !

– De même, si le CV peut – encore une fois à mon sens – tenir sur deux pages, la lettre en revanche, c’est une page et c’est non négociable ! Vous avez plus ? Alors reprenez le squelette de la lettre proposé ci-dessus … Pensez clair, synthétique : on va à l’essentiel !

– Pour retenir quelques expériences, vous pouvez commencer par noter quelque part vos lieux de pratique/stage un à un en listant avec quelques mots les activités/missions qui vous ont été confiées. Gardez précieusement ces notes car elles pourront vous servir à chaque rédaction de lettre. Lorsque vous souhaitez écrire à une structure, renseignez-vous sur elle : site web de l’association/du CH dont elle dépend ; détails sur la structure elle-même (population accueillie ainsi que tout ce que vous pourrez trouver dessus). Cela sera aussi du temps de gagné pour l’entretien tant espéré ! Pour en revenir à la lettre, faites pareil qu’en ce qui vous concerne et listez ce que la structure peut attendre de vous (faire des suivis thérapeutiques individuels, faire des prises en charge groupales, faire passer des tests, etc.). Ensuite, mettez vos listes côte à côte … Et vous avez les éléments de votre expérience sur lesquels il faut appuyer !

– Enfin, on peut postuler dans des structures où l’on n’a jamais travaillé (ou été en stage pour les jeunes diplômés). Dans ce cas, à vous d’être suffisamment subtil pour trouver des éléments à mettre en avant pour les intéresser. Par exemple, comme je l’ai dit précédemment, des troubles que l’on a rencontrés chez des adultes, présentés par les enfants accueillis dans la structure où l’on postule, ont tout intérêt à être mis en avant. Le recruteur peut ainsi avoir le raisonnement suivant : « Bon ok, il/elle n’a jamais travaillé avec des enfants mais il a rencontré des adultes présentant de la déficience intellectuelle, donc il a peut-être mis en place des ateliers qu’il pourra reprendre et adapté à des enfants ? ».

 

Sur ces longues lignes, je vous donne rendez-vous très vite pour un article sur la préparation à l’entretien ! Et ben oui, en toute logique maintenant, c’est ça la prochaine étape, non ?


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