harcelement-b262bLe harcèlement scolaire est de plus en plus reconnu dans le monde du soin et de l’éducation. L’Education Nationale a d’ailleurs réalisé une campagne de prévention en novembre 2015 et a mis en place un numéro de lutte contre le harcèlement scolaire pour les enfants et adolescents en école maternelle, primaire et au secondaire (collège et lycée).

Nicole Catheline, pédopsychiatre, a écrit un livre sur le sujet en 2015.

« Le school-bullying, ainsi qu’on nomme le « harcèlement scolaire » dans les études internationales, désigne une conduite intentionnellement agressive adoptée par un ou plusieurs élèves, qui se répète et qui dure. (…) Pour qu’il y ait harcèlement, ces trois critères (intentionnalité, répétition et relation d’emprise) doivent être présents simultanément. » (p5)

L’auteur traite de l’effet de groupe, l’empathie et des signes cliniques de l’harcèlement. Elle approfondit sur la différence en nous-même, difficilement acceptable, voire non reconnue, et que l’autre vient raviver avec souffrance. L’autre deviendrait un miroir dans lequel notre reflet nous semblerait laid, désagréable, gênant et dont on devrait se défendre, en attaquant.

« Lorsqu’un enfant ou un adolescent s’écarte notablement des valeurs partagées par le groupe, il en est exclu. Ce phénomène est fréquent et il ne conduit pas obligatoirement au harcèlement. Cependant, un enfant isolé court plus de risques d’être harcelé. Dans ces conditions, quels sont les facteurs qui, dans une classe ou une école, font que tel ou tel élève sera victime de harcèlement? La réponse tient dans le fait que, dans ce groupe, cette classe, cette école, la perception de la différence d’un enfant en met à mal un autre. » p 27

« Chez sa victime, le harceleur reconnaît une faille qu’il ne veut pas voir chez lui. Tous deux ont de nombreux points communs. Ils s’accommodent pourtant de leurs faiblesses de façon radicalement différente. Le harceleur pratique volontiers la dénégation (« je ne suis pas comme ça »), tandis que la victime pratique l’évitement (« je ne comprends pas pourquoi je subis ça »). » p27-28

Dans nos pratiques auprès des enfants et adolescents et auprès des familles, nous nous rendons souvent compte que le mal être est multifactoriel. Avoir en tête la possibilité du harcèlement ouvre un champ de réflexion et d’intervention supplémentaires.

De manière plus générale, cet ouvrage permet aussi d’étendre la notion de dynamique de groupe, du sentiment d’appartenance et de l’illusion groupale, et de la gestion de la différence à l’échelle de la société, et de l’humanité.

Livre:  Catheline, N. (2015). Que sais-je? Le harcèlement scolaire. Paris: PUF

Ligne d’écoute et d’information : Non au Harcèlement à l’Ecole au 3020

Site internet : http://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/