benslama_plat_1Voici une intervention sur les attentats par Fethi Benslama.

« Quels sont les ressorts subjectifs du processus de radicalisation et du passage à l’action violente ? Quels enseignements peut-on tirer au regard de la clinique et de l’étude des trajectoires individuelles ? Comment penser ce problème au carrefour de la psychologie individuelle et collective ? »

Fethi Benslama s’interroge sur les racines de la haine, les phénomènes de radicalisation qui poussent aujourd’hui certains jeunes à s’engager dans le terrorisme. Il défend l’idée qu’il n’y a pas de « profil » terroriste, et met en perspective le passage de l’adolescence, marqué par les transformations de l’idéal, les processus de construction de l’identité, et les discours radicaux qui répondent à ces failles identitaires.

Fethi Benslama souligne les deux versants de l’idéal, porté par la religion mais également par toute société. Il donne ainsi l’exemple de la fraternité, idéal de notre société gravé sur les frontons des mairies, qui peut se transformer, comme l’a dit Lacan, en frérocité.

Il rappelle enfin Le malaise dans la culture, dans lequel S. Freud explique que l’engagement dans la culture exige des renoncements (pulsionnels) ; renoncements qui peuvent être vécu de différentes manières selon l’environnement de chacun. Fethi Benslama constate que les individus souhaitent parfois se dégager de cette responsabilité et de cette contrainte.

L’idéologie peut alors  permettre de s’engager dans une hyper-normalité de l’ordre de l’automate, le sujet cède ainsi sur sa singularité, et donc sur son symptôme et sa souffrance. L’individualité dans la radicalisation s’efface pour devenir mécanique d’un processus.

 

Attentats de Paris: les racines de la haine par Fethi Benslama