3 psy sur le tard nous racontent 💬


Après les étudiants psy sur le tard! 3 personnes nouvellement psy nous partagent le chemin réalisé et les leçons tirées, du diplôme jusqu’à l’insertion professionnelle 😊

Sophie Jabot

42 ans, Marsannay-le-Bois


Le chemin d’avant

Dans l’ordre des métiers passés j’ai été technico-commerciale, responsable logistique, aide-soignante. J’ai toujours aimé ce que je faisais tout en sachant que je ne le ferai pas toute ma vie, j’étais en quête de trouver ma place.


Le déclic

Avec 3 enfants d’âges proches j’ai bénéficié d’un congé parental. J’avais le souhait d’élever et voir grandir mes enfants mais aussi besoin de me nourrir intellectuellement. Ajouté à un besoin d’évoluer professionnellement, le relationnel a toujours été un fil conducteur dans ma carrière pro. Le soin physique avait ses limites, j’ai eu besoin de passer à la compréhension du soin psy.


Le chemin des études

Enfants obligent, la possibilité d’apprendre à distance un cursus complet à Paris 8 me fait valider cette option. La journée les enfants, la nuit les cours quand ils ne sont pas malades. Je choisis de reprendre à 0 soit en tout 6 ans car le M1 se fait en deux ans. Mon second déclic quand la L1 est validée : projection dans l’avenir ! La spé Travail, social et RH faisait écho à mon parcours passé et me faisait envisager l’avenir avec une pluridisciplinarité que je recherche en permanence.


L’année du titre : 2015


Aujourd’hui

Fondatrice d’un cabinet au sein d’une maison médicale, professeure en supérieur, organisme de formation, multiples réseaux d’entreprise et de soin. Aussi continuer à me former et le projet de doctorat !


Ce que je retiens

Mon mémoire de M1 fait en temps record et mes premières activités en free-lance. Le passage en tant que professeur, moi qui disait JAMAIS ! Un sentiment d’accomplissement, d’utilité et d’intérêt pro qui perdure : trouver du sens !


Ce que je conseille (à ceux qui hésitent)

A minima, essayez ! Vous risqueriez d’y prendre goût et de réussir !! Et surtout le diplôme ne fait pas tout, la formation tout au long de sa vie a une réelle utilité 😉


Les apports du passé

Mes expériences passées m’ont appris les réalités terrain du monde de l’entreprise, les enjeux et la partie soins m’a appris la distance relationnelle face aux problématiques humaines et à la souffrance physique et psychique. Je n’aurais jamais pu être psy (d’ailleurs je ne l’ai pas fait) sans ce parcours préalable de vie. Le hasard n’existe pas 😉


Nathalie Huche

44 ans, région de Toulouse


Le chemin d’avant

Infirmière puéricultrice pendant 20 ans en maternité puis à la direction de crèches 😉


Le déclic

J’ai toujours été attirée par la psychologie ; les écrits de Freud, Winnicott ou Mélanie Klein ont toujours accompagnés mon travail auprès des enfants, des familles et des équipes.


Le chemin des études

Une première fois, enceinte de mon premier enfant, mais je n’ai pas donné suite…trop de changements dans ma vie ! Finalement reprise en 2013 en L2 grâce à une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). J’ai fait ma licence à distance à Toulouse, car j’ai travaillé à temps complet toutes mes études. En parallèle, j’ai fait le DU « premiers âges » avec le SUPEA à Toulouse. J’ai fait mon M1 en 2 ans en présentiel en posant des RTT ou des congés pour les TP et des congés sans solde pour le stage. Et enfin (!) j’ai fait mon M2 à l’IED, à distance toujours, pour en même temps gagner ma vie.


L’année du titre : Septembre 2018


Ma voie aujourd’hui

Je suis psychologue clinicienne au pôle infanto-juvénile du centre hospitalier du Gers : 50% en hôpital de jour et 50% en psychiatrie périnatale et accompagnement à la parentalité. Deux équipes dynamiques, avec pleins de projets. Je m’épanouis pleinement dans mon nouveau métier !


Ce que je retiens

Le plus difficile et le plus stressant aussi : la sélection pour arriver en M2 (en M1 maintenant) qui exige beaucoup de travail. Je garderai aussi un excellent souvenir de mon M1 en présentiel : les échanges avec les profs sont une grande richesse que je n’ai pas retrouvé à distance.


Ce que je conseille (à ceux qui hésitent)

Essayer de réaliser ses rêves. Alors certes, il faut beaucoup de travail, d’organisation, de méthode, de réflexion personnelle. C’est possible d’y arriver ! Pas à pas, année après année pour ne pas regarder la haute montagne devant nous. La clé de la réussite est à mon sens dans la cohérence du parcours : options, stages en lien avec un projet professionnel. Notre expérience professionnelle antérieure nous permet une certaine maturité, adaptabilité, savoir-être qui sont des atouts pour endosser le costume d’étudiant/stagiaire.


Les apports du passé

Mon expérience passée m’a apporté dans mes stages, et dans ma vie professionnelle, une maturité, des capacités d’adaptation, une connaissance du monde du travail… Aussi une bonne connaissance des réseaux et partenaires de mon secteur puisque j’avais les mêmes auparavant, ce qui enrichit aujourd’hui les équipes avec lesquelles je travaille. Pourtant lors de mes stages de M1 et M2, j’ai lutté pour défaire mes « savoirs être » professionnels antérieurs, jusqu’à ce que ma tutrice me fasse comprendre de « faire avec » …et aujourd’hui, je suis cette psychologue-là, jeune psychologue, mais avec la richesse de mes expériences antérieures. 


Christian Feuvrier

59 ans, Meulan-en-Yvelines


Le chemin d’avant

À partir d’une formation d’ingénieur, je me suis rapidement orienté vers des métiers d’ingénierie de formation, puis vers les RH. Le fil rouge de la psychologie s’est dessiné pendant ces 30 ans de vie professionnelle : passant d’un job d’ingénieur pur à des emplois dans la formation, la gestion de personnels en reconversion, le recrutement et l’intégration de travailleurs en situation de handicap.


Le déclic

Un sentiment d’incomplétude de plus en plus flagrant : il me manquait les fondamentaux, une solide formation universitaire pour étayer, approfondir et remettre de l’ordre dans mes connaissances. Travaillant dans les RH, j’avais connaissance des dispositifs légaux, notamment le Congé Individuel de Formation (CIF) qui permet à tout salarié de demander un détachement de l’entreprise afin de suivre la formation de son choix : j’ai donc proposé ma candidature, qui a été acceptée.


Le chemin des études

J’ai commencé depuis la L1 sans équivalence car il était important pour moi d’avoir de solides fondations à ce nouvel édifice, à l’université de Paris-Nanterre en septembre 2013. J’ai eu la chance de bénéficier du détachement pendant les 5 ans de la formation, avec salaire maintenu, donc l’impact sur ma vie personnelle a été très faible !


L’année du titre : Juin 2018


Ma voie aujourd’hui

Dans un futur proche, je pense travailler dans le bénévolat auprès d’associations qui recherchent des psychologues ; j’ai pu approcher la population des adolescents au cours de mes stages, et je fonctionne plutôt bien avec eux. Aujourd’hui, la gestion d’un groupe Facebook de 16.500 psychologues et étudiants prend une bonne partie de mon temps, c’est aussi une forme de bénévolat !


Ce que je retiens

La surprise la plus agréable fut l’excellente intégration à l’université avec des étudiants ayant l’âge de mes enfants. Pas de rejet, j’ai toujours été très bien admis, notamment dans les travaux de groupe.


Ce que je conseille (à ceux qui hésitent)

Le seul conseil que je puisse vous donner, c’est n’hésitez pas, foncez, « just do it » !


Les apports du passé

Toutes mes années professionnelles, avec le fil rouge que j’évoquais, ont préparé ma reconversion vers ce métier que j’avais toujours voulu exercer. Aujourd’hui, je pense avoir la maturité, le recul, mais aussi toujours plein de doutes et de questionnements, si indispensable à l’exercice de cette profession. Je comprends mieux le sens du mot « motivation », qui signifie littéralement « motif à l’action » : en retraite de mon ancienne vie professionnelle, mais avec le vrai sentiment d’un nouvel élan pour faire enfin ce que j’ai toujours voulu faire.


Être psychologue, une professionnalité qui se façonne 😉

Ça vous boostent?!

Pour aller plus loin le psychologue Patrick Ange nous offre un regard sur le devenir psychologue et la construction d’une professionnalité dans : CLINIQUE DU CORPS ET DE L’ACTE, Devenir psychologue : Tribulations professionnelles d’un praticien chercheur ordinaire (2016).  

L’ouvrage est rédigé par une personne devenue elle aussi psychologue, après avoir été professeur de karaté et d’arts martiaux d’abord, puis psychomotricien. Aujourd’hui, l’auteur est maître de conférences HDR et oriente ses travaux sur les fonctions et la profession de psychologue (parmi d’autres thématiques).

Vous l’aurez compris devenir et être psy ça se cultive, ça s’entretient même une fois diplômé et en activité! Pour cela, deux autres voies se présentent à vous par le bais :

  • Des formations et Diplômes d’Université (DU) en ligne ou en présentiel
  • Et des groupes d’intervision, supervision, d’analyse de la pratique. Danaë nous en parlera prochainement 😊

Psychologue n’est pas le seul métier vers lequel se reconvertir, et heureusement 😉 Vous découvrirez dans un prochain article le témoignage de personnes qui ont radicalement changé de profession !